CINQ COUX

cinq coux

La carrière de Cinq Coux appartient au versant aquitain du seuil du Poitou où la couverture sédimentaire repose en discordance sur un socle granitique et métamorphique se rattachant au Massif armoricain.


Exploitée dès la fin du XIXème siècle, la carrière de Cinq Coux est restée en activité jusqu’à la fin des années 1960, époque à laquelle le front de taille principal, de direction NW-SE, s’allongeait sur près de 250 mètres de long. Cette carrière permettait la production de matériaux d’empierrement (granulats) à partir de calcaires dolomitiques et de dolomies gréseuses.
A la fin des années 1970 et au début des années 1980, la carrière de Cinq Coux a été utilisée comme lieu de stockage de déchets d’éléments préfabriqués en béton (dalles, poutrelles…)


Consciente de l’intérêt scientifique et pédagogique de la carrière de Cinq Coux, la Communauté Cantonale de Celles-sur-Belle a, dès le début des années 1990, manifesté l’intention d’en assurer la préservation. Des travaux ont débuté en 2003 et se sont achevés en 2006. Une aire de stationnement stabilisée a été créée en marge du site et les déchets d’éléments préfabriqués en béton ont été partiellement recouverts de terre arable (certains de ces éléments ont été réutilisés in situ pour réaliser du mobilier). L’ancien transformateur électrique qui témoigne de l’activité extractive a été conservé.

Un sentier pédestre en boucle d’environ 1 000 mètres permet une randonnée dans la carrière de Cinq Coux.

Il débute par une placette où sont mis en valeur différents aspects (cf. historique, scientifique…) du site.

Il se poursuit jusqu’à un belvédère qui permet d’avoir une vue globale sur les différentes formations géologiques composant le front de taille avec cinq étages successifs du Jurassique :Sinémuro-Hettangien, Pliensbachien, Toarcien, Aalénien et Bajocien), relativement complets. Ce qui représente près de 30 millions d’années d’enregistrement sédimentaire ;

Puis, quatre stations traitent successivement de la genèse des minéralisations (barytine crêtée, blende, galène…) dans les dolomies gréseuses du Pliensbachien, de la signification paléoenvironnementale des dépôts du Toarcien (profondeur, agitation, oxygénation…), de la biologie des ammonites avec un développement particulier sur les Spiroceratidae du Bajocien et du passé récent du site.

Schématiquement, et du bas vers le haut :

  1. des calcaires dolomitiques (2,00 m). Parfois silicifiés, ils renferment des géodes minéralisées en barytine crêtée et en fluorine cubique. Ils représentent le SinémuroHettangien ; 

  2. des dolomies gréseuses (10,00 m). Associées à des arkoses et à des grès, ces dolomies se subdivisent en quatre séquences lithologiques qui débutent chacune par un niveau conglomératique et s’achèvent par un banc carbonaté. Elles montrent des géodes minéralisées (barytine crêtée), quelques "mouches" de blende et de galène et sont marquées par la présence d’une lumachelle à Entolium disciformis. Elles caractérisent le Pliensbachien ; 

  3. des marnes pyriteuses à Variamussium pumilum puis des calcaires argileux et des marnes (10,00 m). Les calcaires argileux et les marnes alternent de manière régulière en bancs décimétriques à pluridécimétriques. Les marnes pyriteuses, les calcaires argileux et les marnes, particulièrement riches en ammonites, sont datés paléontologiquement du Toarcien et de l’Aalénien ; 

  4. des calcaires de nature variable (cf. lumachellique, graveleux…) (8,00 m). Montrant plusieurs niveaux condensés à nodules phosphatés, ces calcaires très fossilifères (des ammonites "déroulées" dites hétéromorphes de la famille des Spiroceratidae y ont été notamment décrites) se rapportent au Bajocien.

 

cinq coux fronton

Compte tenu de sa superficie (de l’ordre de 6 hectares), de l’ancienneté relative de l’exploitation, de l’existence d’un front de taille…, la carrière de Cinq Coux montre de nombreux habitats naturels. Certains de ces habitats présentent un intérêt pour la flore (pelouses sèches à orchidées notamment) ou pour la faune( En particulier, les mares temporaires - mais aussi le Lambon qui coule à proximité du site - permettent à des amphibiens (grenouilles et tritons) de s'y reproduire)