LAUBRECAIS

SITUATION GÉOGRAPHIQUE

La carrière de Laubreçais est située à la sortie sud du hameau de Laubreçais, à 4,5 km environ au nord du centre-bourg de Clessé. Elle est accessible par la D46E à partir de la D177 (axe Faye-l’Abbesse - Hérisson [Pougne-Hérisson]).

Elle se place à la marge d’une vaste entité paysagère, aux spécificités marquées, qui occupe la partie centrale du département des Deux-Sèvres : la Gâtine poitevine. Ce territoire offre une morphologie ondulée avec une succession de collines (184 mètres à Saint-Benoit, 211 mètres au Peu…) et de vallons parcourus par de petits cours d’eau, dont des affluents du Thouaret. Le trait caractéristique de la Gâtine poitevine est la présence d’un maillage plus ou moins serré de haies vives qui délimitent des parcelles de taille modeste et de forme irrégulière, souvent dévolues à l’élevage ovin et bovin. L’habitat y est fortement dispersé et la présence d’arènes granitiques sableuses voire sablo-argileuses ("tines") au-dessus d’une roche-mère imperméable est à l’origine d’écoulements d’eau superficiels ("naides").

"les Bruyères", "le Genêt", "la Lande" … sont des toponymes fréquents en Gâtine poitevine. Ils évoquent des espèces ou des formations végétales qui se développent préférentiellement sur les sols sableux voire sablo-argileux, acides, présentant occasionnellement de l’eau en excès.

CONTEXTE GÉOLOGIQUE

La région de Laubreçais appartient au Massif armoricain. Plus précisément, elle fait partie du Haut-Bocage vendéen, unité qui se compose de roches magmatiques (granites, diorites…) intrusives dans une série métamorphique (micaschistes). Parmi les roches magmatiques signalons notamment le granite à biotite de Largeasse et le granite à deux micas de Pougne-Hérisson, l’un et l’autre constituant le vaste massif granitique de Neuvy-Bouin, et la diorite quartzique de Moncoutant qui s’est mise en place au Dévonien supérieur (vers ±375 Ma). Ces roches se sont formées lors de la surrection de la Chaîne varisque (ou hercynienne).

De nombreuses failles découpent les différentes formations géologiques, en particulier l’accident de Parthenay qui présente une géométrie en "queue de cheval" à proximité de Laubreçais.

Enfin, des placages d’altérites correspondant à des argiles marbrées à minerai de fer (Paléogène-Néogène) recouvrent localement les granitoïdes.

DESCRIPTION

■ La carrière de Laubreçais, dont les toutes premières pierres ont été extraites en 1946, a été exploitée par la société MUSSET SA au lieu-dit "Champ Chétif" à partir de 1955. Cette société, fondée par Hubert MUSSET qui s’est installée à Laubreçais au sortir de la Seconde Guerre mondiale (1946), a été rachetée en 1991 par le groupe LAFARGE, puis en 2014 par une entreprise familiale, le Groupe MIGNE. Aujourd’hui, cette carrière s’étend sur près de 50 hectares. La fosse d'extraction initiale atteint environ 95 mètres de profondeur et la zone en cours d’exploitation s’étend vers l’ouest (en direction de la D177). Les gisements actuels du Champ Chétif et des Civilais, exploités par abattage à l’explosif, renferment 2 formations géologiques distinctes : diorite et granite . La diorite quartzite de teinte bleu/gris est séparée par une faille du granite monzonitique porphyroïde gris rose. L’entreprise LAUBRECAIS GRANULATS emploie actuellement 17 collaborateurs sur la carrière. Elle est autorisée à extraire 550 000 tonnes en moyenne par an. Les matériaux de découverte ont été utilisés pour la constitution de merlons périphériques et le réaménagement en théâtre de verdure d'une ancienne fosse d'extraction située au lieu-dit "le Prizard". L'entreprise LAUBRECAIS GRANULATS élabore des graves, sables et graviers à destination des entreprises de bâtiment et Travaux Publics de la région Poitou Charentes. Ces granulats sont expédiés par camion sur les chantiers de terrassement, dans les centrales à béton et les centrales d'enrobés... Ils peuvent être livrés en vrac ou en big bag (750 et 1500 kg). La gestion des livraisons est assurée par nos propres services via une flotte de véhicules routiers internes ainsi qu’un réseau de transporteurs.

La carrière de Laubreçais permet notamment d’alimenter les chantiers locaux (déviation de Bressuire en 1999, déviation de Parthenay en 2003-04…).

■ La préservation de l’environnement constitue un enjeu fort pour les carrières du Groupe Migné, c’est le cas pour le site de Laubreçais. En tant qu’Installation Classée pour la protection de l’Environnement (ICPE), l’exploitation a pris en compte la sensibilité des milieux environnants dès la phase projet de la carrière.
Une étude approfondie des impacts potentiels de notre activité amène, tout au long de la vie du site, à mettre en œuvre une démarche de préservation de la nature (eau, air, sol, faune, flore) et de limitation des nuisances (bruit, poussières, vibrations). Ces actions sont régulièrement contrôlées par les services de l’État et par des organismes de vérification indépendants.
La maîtrise de ces impacts environnementaux, depuis l’ouverture des sites, au cours de l’extraction et jusqu’au réaménagement concerté après exploitation, sont validés dans un arrêté préfectoral ICPE délivré par l’Administration de tutelle.

PRINCIPAUX INTÉRÊTS

■ La diorite quartzique de Moncoutant est une roche magmatique*. Avec les diorites et diorites quartziques de Soutiers, du Tallud et de Fénery qui affleurent dans les Deux-Sèvres, elle appartient à un ensemble de plutons** dioritiques qui forment, sur près de 220 km de long, du Limousin à la Vendée, la "Ligne tonalitique limousine".
La diorite quartzique du Tallud a été datée par la méthode U-Pb sur zircon à 373 +6/ -11 Ma ce qui place sa formation au Dévonien supérieur. L’existence de convergences pétrographiques, minéralogiques et géochimiques entre ce pluton et la diorite quartzique de Moncoutant permettent de situer la mise en place de cette dernière vers ±375 Ma. Comme les autres plutons qui composent la "Ligne tonalitique limousine", elle a accompagné la surrection de la Chaîne varisque (ou hercynienne), chaîne de montagnes née de la collision entre deux supercontinents, la Laurussia (Amérique du nord + Europe), au nord, et le Gondwana (Amérique du sud + Afrique + Antarctique + Australie + Inde), au sud.

■ L'ancien terril de morts-terrains (stériles et matériaux de découverte) qui a été réaménagé en marge de la carrière de Laubreçais permet de visualiser l’organisation spatiale du site, avec au nord-ouest, la fosse d'extraction initiale et les installations industrielles de traitement du tout-venant et, à l’ouest, la zone en cours d’exploitation. A moyen terme, les 2 fosses doivent se rejoindre pour ne plus en former qu’une seule.

* Se dit de roches qui résultent de la consolidation d’un magma par refroidissement. Les roches sont dites "volcaniques" lorsque le magma s’épanche à l’air libre ou sous l’eau sous forme de coulées notamment (laves), et "plutoniques" lorsque le magma cristallise à une profondeur plus ou moins importante dans la croûte continentale.

** Massif ovoïde formé de roches plutoniques (on parle également de pluton).

TRAVAUX D'AMÉNAGEMENT

■ L'entreprise a réaménagé un ancien terril de morts-terrains (stériles + matériaux de découverte) pour en faire un lieu d’observation de la carrière de Laubreçais et de ses environs. Situé en marge du site, vers le sud-est, ce terril forme un promontoire en accès libre qui permet de dominer la carrière de Laubreçais à 105 mètres au-dessus du carreau. Il constitue également un lieu d’observation privilégiée de la Gâtine poitevine et de ses composantes (relief, végétation, habitat…). Il est accessible à partir de la D46E.

Remodelé, sécurisé par la pose d’une chicane anti-intrusion (VL) et d’un grillage haut-tendu (2,00 m), il offre une surface plane de l’ordre de 200 m2 qui permet d’avoir un panorama vers le nord-ouest. Les mâchoires d’un concasseur primaire y ont été mises en scène et un support d'information consacré à la gestion des eaux d'exhaure et de ruissellement dans la carrière de Laubreçais y a été installé. 

Compte tenu de l'éloignement du promontoire par rapport à la zone en cours d’exploitation, l’observation de tirs de mine est envisageable si les conditions de sécurité sont satisfaisantes.

■ Au pied du promontoire, une zone a été stabilisée et constitue une aire de stationnement.